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Inscription au livre des décès pour détenus décédés au camp de concentration

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28. Dezember 1943 als TodesdatumAuschwitz als AustellungsortAuschwitz KasernenstraßeCLungentuberkuloseEingetragen auf schriftliche AnzeigeNr.-Angabe

La dénomination officielle de ce document est inscription au registre des décès ou inscription au livre des décès. Il s’agit d’un formulaire qui n’était pas réservé aux détenus des camps de concentration. Encore aujourd’hui, les personnes décédées doivent être enregistrées au moyen d’une démarche formelle auprès d’un bureau d’état civil allemand. Les prisonniers de camps de concentration décédés pouvaient, ou plutôt, devaient donc également faire l’objet d’une inscription au registre des décès. Elle différait notablement selon leur nationalité et leur prétendue judéité. Ce formulaire était pratiquement identique pour tous les bureaux d’état civil, qu’ils soient internes au camp ou publics. Cela explique la similitude des renseignements sur les défunts espagnols, allemands ou polonais des divers camps de concentration. Seuls changent les caractères des machines à écrire ou l’écriture de l’officier d’état civil.

La dénomination officielle de ce document est inscription au registre des décès ou inscription au livre des décès. Il s’agit d’un formulaire qui n’était pas réservé aux détenus des camps de concentration. Encore aujourd’hui, les personnes décédées doivent être enregistrées au moyen d’une démarche formelle auprès d’un bureau d’état civil allemand. Les prisonniers de camps de concentration décédés pouvaient, ou plutôt, devaient donc également faire l’objet d’une inscription au registre des décès. Elle différait notablement selon leur nationalité et leur prétendue judéité. Ce formulaire était pratiquement identique pour tous les bureaux d’état civil, qu’ils soient internes au camp ou publics. Cela explique la similitude des renseignements sur les défunts espagnols, allemands ou polonais des divers camps de concentration. Seuls changent les caractères des machines à écrire ou l’écriture de l’officier d’état civil.

Informations générales sur les documents des camps de concentration

Autres exemples

Questions et réponses

  • À quel endroit le document a-t-il été utilisé et qui l'a créé ?

    La mort de détenus, omniprésente dans les camps de concentration, était, comme tout le reste, minutieusement gérée. La section politique des camps de concentration était à l’origine responsable de l’inscription des défunts dans les registres de décès des bureaux d’état civil publics les plus proches. L’information était communiquée par écrit, par exemple à Auschwitz, ou bien, ainsi que c’était le cas à Dachau ou Hinzert, un SS se déplaçait en personne pour déclarer la date, l’heure et la cause présumée du décès d’un détenu.

    Le nombre des décès a fortement augmenté dans les camps de concentration durant les années de guerre. On peut lire dans un acte d’accusation de 1949, dressé à l’encontre de SS de Hersbruck, le camp annexe de Flossenbürg : « Lorsque les dirigeants SS commencèrent à redouter que le nombre sans cesse croissant des décès soit ébruité par le bureau d’état civil et que d’autres institutions en prennent connaissance, ils ont mis en place leur propre bureau d’état civil dans le camp, qui se chargeait également d’informer les familles des défunts. » (1.1.8.0/82109760/ITS Digital Archive, Arolsen Archives). À compter du début des années 1940, les camps principaux ont ainsi créé des bureaux d’état civil de camps – à Buchenwald dès avril 1939. Ils étaient subordonnés aux bureaux d’état civil locaux. Ils portaient des noms comme Dachau II (créé en juin 1941) ou Flossenbürg II, qui a ouvert en octobre 1942. Le bureau d’état civil du camp de Neuengamme s’appelait Neuengamme A. Bergen-Belsen se distinguait encore autrement : l’agglomération voisine de Bergen ne disposant pas de son propre bureau d’état civil, celui du camp a par conséquent été administré sous le nom de Bergen-Belsen. En septembre 1943, 16 camps principaux avaient un bureau d’état civil. L’attestation écrite des décès dans les camps annexes et les kommandos extérieurs était en partie actée dans les bureaux d’état civil locaux et en partie dans ceux des camps. En dépit des consignes donc, toutes les déclarations n’ont pas été effectuées dans les bureaux d’état civil des camps.

    Peu avant la fin des hostilités encore, certains détenus décédés au cours des marches de la mort ou lors de transports ont été enregistrés dans les bureaux d’état civil des localités qu’ils traversaient. Cette procédure relève cependant de l’exception ; la majorité des décès au cours des dernières semaines et mois du conflit n’était plus déclarée à l’état civil. Au camp de Neuengamme, l’enregistrement a cessé le 15 mars 1945, soit un mois avant la fermeture du camp.

  • Quand le document a-t-il été utilisé ?

    La déclaration de décès était un acte bureaucratique et, tout au long de l’existence des camps de concentration, une obligation légale pour les détenus allemands comme – avec de grandes entorses – pour les détenus étrangers. Entre 1933 et 1945, les bureaux d’état civil publics, puis ceux des camps enregistraient avant tout les décès de détenus allemands et d’Europe occidentale. Les défunts juifs et ceux d’Europe centrale et orientale ont de moins en moins été déclarés.

    Les familles étaient par la suite informées qu’un acte de décès pouvait être délivré à leurs frais en cas de besoin. Comme ce papier officiel était directement envoyé aux familles des défunts, il ne fait pas partie des documents confisqués et transmis à l’ITS par les Alliés lors de la libération des camps.

  • Dans quel but le document a-t-il été utilisé ?

    Une fois que le décès d’un détenu était officiellement constaté par la ou le médecin du camp, les différents services administratifs du camp devaient accomplir bon nombre de formalités. Il fallait informer la section politique, le bureau du SS chef de block (Blockführer), le secrétariat des détenus et le dépôt des effets personnels. Dans les fichiers du secrétariat et de la section politique, le détenu était déclaré décédé et la ou le SS responsable de l’exactitude des effectifs (Rapportführer) intégrait le défunt dans les statistiques du camp sous la rubrique Abgang (départ).

    Pour l’enregistrement officiel, le nom et les informations personnelles des défunts étaient transcrits dans deux registres des décès des bureaux d’état civil, locaux ou des camps. Un registre était classé au bureau d’état civil et le deuxième était envoyé au Landkreis (collectivité territoriale régionale allemande, similaire au département français) ou à une autre autorité supérieure. Les deux registres étaient conservés séparément : si l’un était endommagé ou détruit, il restait le second. Aujourd’hui, les deux registres se trouvent aux Arolsen Archives.

    Dans les premières années, le commandant du camp se chargeait d’informer les familles par télégramme. À partir de mai 1942, cette tâche est revenue à l’organe ayant ordonné l’internement du détenu dans le camp de concentration. De plus, en leur qualité d’instances administratives supérieures, l’Office central de la sécurité du Reich (Reichssicherheitshauptamt / RSHA) et le Département D (Amtsgruppe D) de l’Office central pour l’économie et l’administration (Wirtschafts-Verwaltungshauptamt / WVHA) étaient informés par télex et courrier express de l’intégralité des décès survenus dans les camps. Le dépôt des effets personnels s’occupait ensuite des biens du défunt, qui étaient soit déclarés propriété de l’État et confisqués soit remis à la famille.

    Au demeurant, la nationalité du défunt influençait grandement cette procédure. Ainsi, l’officier d’état civil de Dachau II, le SS-Hauptscharführer Mursch, a indiqué, lors d’un interrogatoire en 1946, que la mort des prisonniers russes « n’était en principe jamais déclarée » (1.1.6.0/ 82095293/ITS Digital Archive, Arolsen Archives). Après la guerre, une enquête menée par le District Records Officer de l’UNRRA a révélé que plus de 50 % des internés polonais, russes et yougoslaves décédés à Buchenwald n’ont pas été déclarés ou l’avaient été de manière erronée.

    La nationalité du défunt avait non seulement un impact sur l’inscription dans les registres des décès, mais aussi sur les relations avec les familles : celles des détenus polonais et juifs, par exemple, ne se voyaient pas proposer de recevoir l’urne du défunt, pour qui on n’établissait pas systématiquement non plus d’acte de décès. À partir du mois de novembre 1939, les camps ont été déliés de l’obligation d’informer les proches de prisonniers polonais ou juifs. À compter de décembre 1942, le décès des républicains espagnols, qui avaient fui la guerre civile et dont la plupart ont été arrêtés pendant leur exil en France (Espagnols rouges ou Rotspanier), était uniquement annoncé aux familles lorsqu’elles, ou la Croix-Rouge, se renseignaient sur leur sort.

    Les actes de décès délivrés par les bureaux d’état civil sur la base des registres de décès étaient envoyés aux familles des détenus. Avant le mois de mai 1945, les parents de détenus allemands en avaient notamment besoin pour le versement de l’assurance vie, pour régler la succession, pour déposer une demande d’aide auprès d’organisations caritatives nazies ou pouvoir se remarier. Après la guerre, les actes de décès étaient importants pour clarifier les questions d’indemnisation ou pour les demandes de prestations d’aide sociale.

    Toutes les personnes qui ont perdu la vie en camp de concentration n’ont pas fait l’objet d’une inscription au registre des décès, tant s’en faut. Il n’existe pas de documents officiels attestant de la mort des innombrables personnes assassinées dans les centres de mise à mort à leur arrivée ni pour la majorité des détenus des camps qui ont perdu la vie durant les marches de la mort. Quand bien même un décès était acté, toute trace a pu en disparaître aujourd'hui. Souvent, les registres de décès ont brûlé dans les bureaux d’état civil au cours des bombardements des grandes villes ou les Allemands eux-mêmes les ont détruits peu avant la fin du conflit pour dissimuler les crimes du régime nazi.

  • Quelle est la fréquence du document ?

    Ces documents sous forme d’originaux sont relativement rares dans les fonds des Arolsen Archives, parce que la majorité des décès de détenus de camps de concentration n’a pas été transcrite dans le registre des décès, qu’une grande quantité de ces pièces a été détruite et que les actes officiels sauvegardés n’ont pas tous été transmis à l’ITS. De fait, les Arolsen Archives ne possèdent principalement que des copies d’actes de décès ou d’inscriptions au registre des décès.

  • Que faut-il prendre en compte dans ce document ?

    Dans les actes de décès et les inscriptions au registre des décès, les nazis ont essayé de banaliser la mort dans les camps. Le décès comme conséquence directe des conditions effroyables qui y régnaient devait être masqué au même titre que les assassinats. Ils ont donc en partie déclaré de faux diagnostics. Les mêmes maladies revenaient régulièrement, car les médecins des camps n’examinaient pas chaque défunt individuellement, mais nommaient souvent une cause générale qui était ensuite transcrite sur l’acte ou le registre des décès. De même, les détenus assassinés ou ceux qui décédaient des suites des expérimentations sur des êtres humains étaient enregistrés comme mort naturelle.

    Les inscriptions au registre des décès ne contiennent, par ailleurs, aucune mention d’un camp de concentration. Dans les inscriptions attestant la mort d’un détenu dans le camp de concentration d’Auschwitz, il était par exemple indiqué Auschwitz, Kasernenstrasse comme lieu de décès. Sur les documents officiels constatant le décès de détenus au camp de Natzweiler-Struthof, il était noté Natzweiler 172, et pour Dachau, un acte de décès mentionnait Prittlbach, Werk Dachau (Prittlbach,usine de Dachau). Cette pratique peut certes être considérée comme partie intégrante de la politique de dissimulation des faits, mais elle correspond également à un règlement qui reste en vigueur aujourd’hui dans les hôpitaux ou les prisons : lorsque quelqu’un y décède, on ne nomme pas l’institution, mais uniquement le lieu et, dans certains cas, la rue.

    Après la guerre, certains bureaux d’état civil locaux ont encore délivré des actes de décès sur la base des inscriptions au registre des décès, et cela parfois aussi pour des détenus inconnus. Comme la déclaration officielle d’un décès était importante, ne serait-ce que pour des raisons juridiques, et que la loi sur l’état civil (§ 38 Personenstandsgesetz) prescrivait l’enregistrement des décès survenus dans les camps de concentration, un bureau d’état civil spécial a été institué à Arolsen. Depuis le 1er septembre 1949, ce bureau d’état civil spécial est le seul service public habilité à certifier les décès dans les anciens camps de concentration allemands. Jusqu’à ce jour, il délivre des actes de décès ou apporte des corrections, lorsque le décès d’un détenu de camp de concentration peut être prouvé sur la base des sources conservées aux Arolsen Archives ou de recherches dans les bureaux d’état civil et les mémoriaux.

    Si vous avez d’autres informations à propos de ce document ou de toute autre source présentée dans l’e-Guide, nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir les partager avec nous à l’adresse eguide@arolsen-archives.org. Nous nous efforçons de compléter régulièrement les descriptions des documents – et le meilleur moyen d’y parvenir est de mettre toutes nos connaissances en commun.

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