En théorie, le détenu récupérait, à sa sortie du camp, les objets de valeur placés en dépôt. À cette fin, il ou elle devait apposer sa signature au verso de la fiche d’effets personnels. Dans les premières années qui ont suivi l’arrivée au pouvoir des nazis, les détenus étaient généralement libérés après une certaine période de détention et rentraient également en possession de leurs biens. L’internement avait avant tout une visée dissuasive et devait animer la population juive, en particulier, à accélérer sa décision d’émigrer. Mais après le début de la Seconde Guerre mondiale, les libérations se sont raréfiées, ce qui explique pourquoi ce champ reste vierge sur pratiquement la totalité des fiches préservées.
Certaines fiches du camp de Buchenwald présentent ici une particularité : un tampon datant de l’époque postérieure à la libération du camp. Les détenus ont pu récupérer leurs dépôts après la libération du camp par l’armée américaine. Cependant, ce tampon figure également sur des fiches d’effets personnels de détenus dont on sait avec certitude qu’ils sont décédés au camp de Buchenwald, ou qui n’avaient plus rien sur eux au moment de leur arrivée au camp, à l’exemple de Jan Manikowski. Le cachet de la date ne signifie donc pas forcément que la personne a survécu. Il faut toujours également vérifier si le nom apparaît sur l’une des listes de libération.